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.À Paris, je ne laissais rien perdre de l’enrichissement.J’aimerais retourner à Colombes… Dès que vous estimerez que nous pouvons toucher au rivage.Le pèlerinage à Colombes lava Maxime de quelques enfantillages.Les lointains d’Argenteuil aux peupliers embrumés par les fumées d’usines, le piat vaisseau de béton et de ferraille, certains fantômes amicaux, le remirent sur des rails raisonnables.Aux gamins des gardiens qui l’avaient reconnu et lui demandaient de signer des bouts de papier, il répondit : « Non, non, tout ça, c’est bien fini.» Le soir même, après s’être rasé, il se faisait conduire à la gare d’Austerlitz.J’avais aimé partager avec lui ce temps dérobé à l’histoire et à la géographie.Une heure plus tard, il me réclamait la passerelle et regagnait le bord.– Je n’ose pas retourner là-bas, dit-il, je suis allé trop loin.Il faudrait que vous, vous voyiez Madeleine, que vous la prépariez, lui disiez que nous n’avons rien fait de mal.Elle est capable d’accès de fierté très violents et de sursauts de colère ; elle a du sang espagnol.– Très bien, lui dis-je, je partirai demain.Je vous confie la barre.Le chemin de fer ne va pas jusqu’à Saint-Aureil.Il faut prendre à Limoges un car qui épouse les méandres du cours de la Gloutonne.Les usagers n’ont d’yeux que pour des mirages de truites et d’emblavures précoces dans les champs du voisin.En ville, je ne retiens pas de chambre.Ainsi, ai-je davantage le sentiment d’être du parti de l’exilé.Mais mon cœur ne peut s’empêcher de battre à la pensée de mettre mes pas dans les siens.Désireux de cueillir sur l’arbre le sublime et le légendaire, il nous faut bien aller le chercher là où ils ont trouvé leur dernier refuge : sur les stades, au pied des clochers.Je ne tarderai pas à m’apercevoir que le bourg respire par Aigueparse.Pour l’instant, il semble asphyxié sous une torpeur apéritive, tandis que je me dirige vers la maison de Madeleine, criblé par les regards qui ont décelé en moi le Parisien.Je m’attends à trouver une femme jeune et jolie, un peu noiraude, aux traits durs.Je lui remontrerai qu’elle a épousé un enfant, qui a tout son avenir devant lui, que le passé est une anecdote et que, même si Maxime n’avait pas touché un ballon ovale de sa vie, c’est avec le cœur de sa mère, qui ne l’avait jamais vu sur un terrain, qu’il fallait continuer de l’aimer pour l’être rayonnant qu’on connaissait, étant entendu que c’est parce qu’il était cet homme-là, tous les jours, qu’il se montrait ce joueur-là dans l’après-midi privilégiée des matches.La maison était close, par de lourds volets de bois écaillé sur la devanture, par des stores bariolés à l’étage.En vain, je frappai, je sonnai.Je m’aperçus que la boîte à lettres débordait.– Ils sont partis, dit un petit garçon qui rôdait sous le jeune soleil de la place des Sablions.On ne trouve plus d’amorces nulle part.Je veux qu’ils soient rentrés pour les fêtes.Les fêtes ? On n’avait que ce mot à la bouche, sur le trottoir d’en face, au « Coup franc » où je m’appesantis devant M.Pierrot Lestrade, le patron.– C’est très joli les lunes de miel de bohémiens, mais enfin, ça n’a qu’un temps, grommela celui-ci, Maxou, il n’a guère que les six jours du Carnaval pour faire son année.Encore heureux qu’ils ne se soient pas débinés sans prévenir en pleine saison de rugby !Mais, dans l’assistance, le ton était affectueux.Je m’aperçus que, pour les habitants de Saint-Aureil, Maxime Aigueparse, malgré les vifs coups de sabre qu’il donnait dans la vie, possédait la mémoire du cœur et qu’il faisait bon habiter, être enfoui dans cette mémoire-là.Il paraissait qu’on y faisait l’objet des plus rares attentions.Prodigue à la folie, serviable envers chacun, il n’avait pas son pareil pour rameuter des partenaires en vue d’une réunion de bienfaisance ou pour exercer la charité la plus secrète, avec une prédilection pour les bonshommes pittoresques qu’il décelait avec un goût très sûr et un humour attendri.Les derniers temps, il entretenait un jockey désœuvré, auquel il remettait chaque jour une enveloppe.– Les affaires vont mal, me dit cet orphelin.Avec l’Espagnole, allez savoir quand ils rentreront, c’est un petit ménage qui trottine bien.Je renonçai à révéler que les deux éléments du couple ne « trottinaient » pas exactement ensemble et que le véritable disparu des deux n’était pas celui qu’on croyait.Plus déconcertante était la vision que j’emportais de l’athlète.S’il portait ses bas de laine sur ses talons, signe qui annoncerait chez tout autre l’imminence de la crampe, c’était par un dédain des vains accessoires, qui s’étendait jusqu’aux banquets et aux discours officiels [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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