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.La lumière du jour avait disparu, plongeant Glenn et Candice dans l’obscurité totale.19Ils se redressèrent en toussant, tout juste capables de respirer tant la poussière saturait l’air.Glenn alluma la torche.— Ça va ?Candice avait le visage crispé par la peurs mais elle fit signe que oui.Il regarda autour d’eux.L’entrée était totalement obstruée.— Que s’est-il passé ? interrogea la jeune femme.Sa voix tremblait.— Le linteau fendu s’est affaissé.— Ils vont nous sortir d’ici, n’est-ce pas ?Glenn se couvrit la bouche.La poussière était vraiment très épaisse.— S’ils y arrivent, si Ian réussit à persuader les Syriens de pénétrer dans la vallée.Ils risquent de dire que c’est la magie malfaisante dont ils avaient peur et contre laquelle ils nous avaient mis en garde.Il tenta de faire bouger les rochers, mais ils s’étaient profondément enfoncés dans le sol.Candice commença à crier, espérant attirer l’attention.— Cela ne sert à rien, déclara Glenn.Ils ne peuvent pas nous entendre.La terreur s’empara d’eux.Ils étaient enterrés vivants.Comme Esther.Glenn balaya les murs avec le faisceau de la lampe.Il s’empara d’une pierre et se mit à frapper méthodiquement la roche en commençant par la fenêtre tapissée de briques.— Que cherchez-vous ?— Une sortie.Candice le regarda comme s’il avait perdu la tête.Ils étaient prisonniers d’un gigantesque coffre de pierre.Les habitations disposaient d’une porte et d’une fenêtre uniques.Il n’y avait aucun passage entre elles.Et ni cave ni grenier.Et pendant ce temps-là, Glenn persistait – toc, toc ! – et l’on n’entendait que la réponse sourde de la paroi.— Aidez-moi, dit-il.Elle ramassa une pierre.— S’il y avait une sortie, vous ne pensez pas qu’Esther l’aurait trouvée ?— Peut-être qu’en ce temps-là ça n’en était pas une.— Que voulez-vous dire ?— Essayez de voir si vous trouvez un endroit qui sonne creux.Elle commença à taper comme lui et à écouter la roche, prenant soudain conscience que l’oxygène n’allait pas tarder à manquer et que les piles des lampes ne survivraient pas éternellement.La panique monta d’un cran.Elle testa chaque centimètre du mur nord, du sol au plafond, dans un effort effréné, sentant la chambre se refermer sur elle comme une tombe, quand soudain : toc – un son creux.— Ici ! cria-t-elle.— Reculez-vous, ordonna GlennIl martela le mur avec ses pieds jusqu’à parvenir à percer un trou à travers.Un souffle d’air rance s’engouffra par l’ouverture.— Voici pourquoi Esther n’aurait pas pu s’échapper par ici.C’est une canalisation.À son époque, elle devait être remplie d’eau.Le boyau paraissait étroit.— Vous croyez qu’on peut s’y glisser ? questionna Candice.— Ça va être serré.Ils durent s’y engouffrer à quatre pattes, leur torche à la main.En tête, Glenn déblayait les graviers centenaires.Ils arrivèrent à un coude, puis à un autre, grattant telles des taupes dans l’obscurité silencieuse.Candice sentait la montagne autour d’elle, le manque d’air et les odeurs fétides.— Où sommes-nous ? interrogea-t-elle, terrifiée à l’idée d’être perdue dans le labyrinthe des conduites.J’ai perdu tous mes repères.— Nous progressons régulièrement vers l’est.— Vraiment ? insista-t-elle, n’ayant pas cette impression-là.Qu’y a-t-il à l’est ?— Ces collecteurs se vident forcément quelque part.Je pense que c’est au bord de la falaise.Soudain, la main de Candice glissa.Elle constata qu’elle était trempée.— Glenn ? Ce n’est pas sec.De l’eau a coulé ici.Et récemment !Il ne répondit rien.Ils parvinrent au croisement de trois canaux qui bifurquaient vers des niveaux différents.Quand Glenn se dirigea vers celui qui partait vers le haut, Candice s’interposa :— Ne devrions-nous pas descendre ?— Nous devons remonter, assura-t-il.Elle comprit brusquement pourquoi : les canalisations inférieures seraient remplies d’eau.Il grimpa, lui tendit la main et la souleva.Dès qu’elle l’eut rejoint, elle ne dit plus rien, sachant que progresser ainsi régulièrement les mènerait forcément, tôt ou tard, à une ouverture au sommet de la montagne.— Qu’est-ce que c’est ? interrogea-t-elle soudain.Un tremblement de terre ! hurla-t-elle.Mais ce n’en était pas un.C’était pire.— L’eau ! s’exclama Glenn.Elle arrive sur nous !La crue subite était due à l’orage qui avait frappé les falaises escarpées, plus loin vers le sud.Le filet paisible qui s’écoulait dans les ravins étroits avait dû se transformer rapidement en un violent torrent, accumulant force et vitesse, et envahissant avec fureur l’oued qui se dirigeait droit sur la cité antique.En y parvenant, le courant tourbillonnant était évacué par les canaux vers les conduites qui criblaient la roche.— J’aperçois de la lumière ! cria Glenn.Un peu plus haut ! Nous ne devons pas être loin de la sortie !La vibration se fit de plus en plus intense et un rugissement anormal, terrifiant, emplit l’espace, comme si une bête monstrueuse était lancée à leur poursuite.La pression de l’air augmenta.Les oreilles de Candice se débouchèrent d’un seul coup.D’abondants filets d’eau couraient maintenant sous ses mains et ses genoux.La vague souterraine était juste derrière eux.Quand ils atteignirent la fin du boyau, ils aperçurent une ouverture creusée sur la face est de la montagne, assez vaste pour qu’ils puissent s’y tenir tous les deux.C’était un à-pic surplombant le désert en contrebas.Candice détourna les yeux, en proie au vertige.Glenn évalua rapidement la situation au son du vrombissement qui se rapprochait.Impossible de descendre ; ils devraient escalader.Il repéra une corniche à quelques mètres sur leur droite, assez grande pour les accueillir tous les deux.— Ne bougez pas, recommanda-t-il.Il allongea le bras, se pendit et se balança jusqu’au promontoire, s’agrippant et envoyant une pluie de graviers quelques centaines de mètres plus bas.Une fois perché, il se pencha vers Candice.— Donnez-moi votre main ! ordonna-t-il.— Je n’y arriverai pas !— Mais si, vous pouvez le faire.Allez !La trépidation s’intensifiait dans le tunnel.Le grondement devenait assourdissant.Les genoux de Candice baignaient maintenant dans l’eau.Elle ferma les yeux.Elle était paralysée.Elle sentait le vide autour d’elle, le précipice sous ses pieds.— Je n’y arriverai pas.— Ne regardez pas en bas.Prenez ma main.« Maintenant ! » Elle lança son bras en avant, qui rencontra celui de Glenn.Dans un effort violent, il la tira vers lui et elle atterrit contre lui.À ce moment précis, le tunnel cracha un véritable geyser, qui retomba en cascade dans le désert en contrebas.Accrochée à Glenn, Candice garda les yeux fermés.La montagne vibrait tellement qu’elle risquait de les éjecter.Une pluie de cailloux et de sable s’abattit sur leur perchoir, qui menaçait de s’effondrer à tout instant.Puis le torrent se calma et le flot décrut.La montagne retrouva son calme, mais Candice continua de trembler.Elle ne voulait pas ouvrir les yeux.Quand elle le fit, ce fut pour voir la nuque humide de Glenn et, juste derrière lui, la paroi de grès.Autour d’elle à des milliers de kilomètres à la ronde, et sous elle, sur des centaines de mètres, il n’y avait rien d’autre que le vide.— Ça va ? dit-il.Elle hocha la tête, muette.— Allez, on escalade.Il examina le mur [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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