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.— Je ne dis pas non, accepta l’abbé.Je suis mort de fatigue.En fait, mon propre poids m’est une charge.— Crooaa, fit le perroquet.— Tout est tranquille, à part cette chouette qui ne veut pas se taire.Au nord, il y a aussi des loups.Je n’ai pas cessé de les entendre.On dirait qu’ils se rassemblent.Mais ils sont encore trop loin pour que nous ayons quelque chose à craindre.— Alors, glisse-toi sous ta couverture.Tu peux aussi prendre la mienne.Longtemps après que l’abbé se fut enroulé dans les couvertures, Harcourt resta immobile, prêtant l’oreille aux appels de la chouette.De temps à autre, il entendait aussi les cris des loups.« A cette époque de l’année, songea-t-il, c’est bien étrange.Les loups ne se font que rarement entendre au printemps et en été.Il doit se passer quelque chose d’exceptionnel.»Sa vision s’était accoutumée aux ténèbres et il discernait à présent les formes de ses compagnons.L’abbé s’était mis à ronfler.Le perroquet, quant à lui, grommelait.La chouette venait de se taire et une pâle clarté commençait à filtrer entre les branches.Harcourt se mit à marcher de long en large, aussi silencieusement que possible, pour ne pas se laisser gagner par le froid.Quand il fit suffisamment clair, il réveilla ses compagnons.— Mais il fait encore nuit, protesta l’abbé.Ce n’est pas encore le matin.— Il fait assez clair pour nous remettre en marche.Nous allons partir sans manger et ne nous arrêterons que dans une heure ou deux.Quand le soleil sera levé, nous ferons halte pour nous restaurer, et peut-être même essayer d’allumer un feu.Harcourt se tourna vers Yolanda qui approuva de la tête.— Oui, je crois que nous pourrons faire un peu de cuisine.Cela ne nous retardera pas trop et nous avons besoin de nourriture chaude, comme la bouillie d’avoine.— Et du bacon ? risqua l’abbé.— Certes, oui, fit-elle avec un sourire.— Là, ça me va, approuva-t-il avec un sourire.Manger froid, voyez-vous, cela pèse lourd dans l’estomac.18Tout le jour et le lendemain matin, les voyageurs progressèrent rapidement sur un terrain aisé.Ils traversaient une région de prairies, bordées de rares bocages, et rencontrèrent plusieurs domaines abandonnés dont les bâtiments tombaient en ruine, leurs champs envahis par les herbes folles.Autrefois, cette région avait été couverte de vergers.Tous quatre scrutaient constamment le ciel : en terrain découvert, ne faisaient-ils pas une bonne cible pour les dragons et autres créatures volantes ? Mais ils n’aperçurent même pas la moindre fée.Vers la fin de l’après-midi, un marcassin surgit d’un fourré juste devant eux et le Noueux l’abattit.Plus tard, ils allumèrent un grand feu et rôtirent leur prise avant d’éteindre le foyer sur les conseils de Yolanda.— La moindre bouffée de fumée pourrait attirer le Mal, dit-elle.C’est un risque qu’il vaut mieux ne pas courir, quitte à grelotter de froid cette nuit.— Et que t’a dit le coquillage ? demanda Harcourt à sa voisine.Il songea aussitôt que c’était là une question stupide.Le coquillage ne pouvait rien leur apprendre.Pourtant, Yolanda y croyait et semblait le prendre très au sérieux.Ne leur avait-elle pas dit que le coquillage l’avait avertie de la présence des ogres sur leurs traces ?— Non, il ne m’a rien révélé, répondit-elle.Cela doit signifier que le colporteur n’a rien à nous apprendre non plus.— Ou bien qu’il ne sait rien, fit remarquer Harcourt.— Peut-être, quoiqu’il ignore peu de chose.C’est un très bon sorcier, très efficace.— Et il travaille dans notre intérêt ? En es-tu certaine ?Elle hésita avant de répondre.— Autant que possible.Je le connais depuis longtemps et je lui fais confiance.— Et tout ce que te dit le coquillage vient du colporteur ?— Monseigneur, fit-elle avec un regard de défi, de cela non plus je ne puis être assurée.C’est le colporteur qui me l’a offert, mais j’ignore s’il porte en lui la sagesse et le savoir de son maître, ou bien de quelqu’un d’autre de plus puissant.Harcourt abandonna le sujet.« Si je pousse plus loin la discussion, se dit-il, nous plongerons dans des profondeurs métaphysiques d’où je risque de ne plus sortir et je n’ai pas envie de me noyer dans des histoires de sorcellerie.— Eh bien, fit-il d’un air penaud, continue d’écouter…Cette nuit-là, peu avant l’aube, ils furent réveillés par une averse de printemps.Ils sortirent de leurs couvertures trempées dans un piteux état.Mais le soleil se leva bientôt, clair et chaud [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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