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.Assez lourde, la pierre ressemblait, en forme et en taille, à un gros œuf de pigeon.D'un rouge vif avec une nuance plus foncée à l'intérieur comme s'il y avait eu deux rubis l'un dans l'autre, elle rutilait comme du sang.Elle était polie et parfaite.— Splendide ! chuchota-t-elle.Exquise ! Un homme ou une femme, ajouta-t-elle avec un grand sourire, pourrait perdre son âme pour elle !Elle fit passer le joyau à Murtagh qui l'examina en s'exclamant à mi-voix.Puis il le rendit au prieur qui le remit dans le sac de cuir.— Ai-je votre parole, mon père ?Barnabas semblait mal à l'aise.— Ai-je votre parole ? insista Kathryn.— Dites-lui ! le pressa frère Ralph.Le prieur sourit.— Le jour de l'Assomption de la sainte Vierge Marie, un formidable miracle aura lieu à Greyfriars.On trouvera le Lacrima Christi au pied de sa statue, là même où les frères se rassemblent pour chanter une hymne en l'honneur de cette grande fête.Son sourire s'effaça.— Et quand Lady Elizabeth Maltravers exigera son retour, je le lui restituerai.—Amen ! Alléluia ! jubila l'apothicaire.Elle tendit la main et Barnabas, dont le regard s'était adouci, la serra et souligna d'une voix très basse :— J'ai prêté serment, j'ai prêté serment dans un endroit sacré !Tard dans l'après-midi, Colum et Kathryn retournèrent à Ottemelle Lane.Murtagh taquinait la jeune femme sur sa capacité à accomplir des miracles, mais Kathryn lui fit jurer de garder le silence.Le sujet du Lacrima Christi ne devait jamais être abordé et Colum s'y engagea.Avant même qu'ils n'arrivent chez eux, Kathryn pensait surtout au moyen de détourner l'attention de Thomasina qui, si on lui en donnait le temps et l'occasion, l'examinerait de pied en cape et voudrait tout savoir sur la sinistre affaire du vieux pavillon de chasse.Kathryn fut fort soulagée de constater que Thomasina, avec l'aide d'Agnes et de Wulf, avait décidé de désherber le jardin.Colum annonça qu'il devait se rendre à Kingsmead.Il promit à voix basse que les corps du pavillon seraient ramenés à Greyfriars à la nuit tombée, mis en bière en secret et enterrés sans tarder.Kathryn, l'esprit ailleurs, l'embrassa et monta dans sa chambre.Elle ôta mante, robe et chemise et fit de vigoureuses ablutions dans le lavarium.Elle se changea entièrement puis s'assit quelques instants devant le petit miroir que Colum lui avait offert Tout en coiffant ses cheveux aile de corbeau, elle tenta de s'apaiser.— Le mystère de Greyfriars est résolu, murmura-t-elle, mais mon enquête n'est pas encore terminée.Elle se remémora les événements au vieux pavillon : le visage plein de haine d'Ursula, le redoutable carreau barbelé qui visait sa poitrine, le regard somnolent de la Vaudoise, l'épée de Colum dressée comme un dard, filet d'argent sous le soleil, les flaques de sang luisant sur les pavés.Elle reprit son brossage avec énergie.Thomasina lui apporta un gobelet de bière coupée d'eau et deux petits pains ronds sur un plateau noir en bois.Kathryn se prétendit lasse.— Quelque chose ne va pas ?Thomasina se tenait sur le seuil et Kathryn, dans le miroir, s'aperçut qu'elle la surveillait avec attention.— Je rêvais, Thomasina.Je vais vous rejoindre sous peu.J'ai besoin.— Je sais bien de quoi vous avez besoin ! grommela la servante qui, heureusement, s'en alla.Kathryn alla s'étendre.Elle ferma les yeux et s'obligea à repenser à Ingoldby Hall.Elle évoqua la grande prairie, le labyrinthe tortueux avec ses hautes haies vertes, l'herbe baignée de soleil, le sombre bosquet d'arbres.Elle essaya de se le représenter par ce fatal après-midi où la Mort s'y était introduite et avait décapité Sir Walter.Elle imaginait le grand soleil, la brume de chaleur, le chant paresseux des oiseaux, les abeilles et les papillons voletant dans l'herbe, les gardes de Gurnell couchés devant le dédale et le capitaine faisant les cent pas.S'était-il éloigné ? Elle imaginait aussi Thurston surgissant dans l'allée, ainsi que le père John.Étaient-ils retournés au château ? Lady Elizabeth et Eleanora jouant de la musique douce sous la tonnelle.Sir Walter, à genoux, rampant vers la Croix des pleurs.Une silhouette sombre se glissant hors du bois derrière le dédale et traversant la pelouse.Quoi encore ?La Vaudoise et sa fille rôdant sous les arbres ? Mawsby revenant de Cantorbéry, frère Ralph quittant le manoir.Elle eut un petit sourire.Le prieur Barnabas s'était montré fort matois mais elle était certaine que les franciscains n'avaient rien à voir avec l'horrible trépas de Sir Walter, alors qui restait-il ? Gurnell ? Mawsby ? C'étaient des soldats qui s'étaient battus pour la maison de Lancastre.Thurston avait perdu de la famille, mais le chapelain.— Une eau dormante, dit-elle entre ses dents, aux profondeurs insondées.Elle se rappela la mare près de la tour en ruine et le corps ruisselant de Veronica.Kathryn roula sur le dos et contempla la belle courtepointe brodée du lit à quatre montants.— Pourquoi tuer une pauvre servante ?La terreur qu'elle avait éprouvée dans les souterrains lui revint en mémoire.— Mais oui !Elle s'assit et repoussa les oreillers pour s'y adosser.Le tueur l'avait surprise en train d'examiner la mosaïque de la bibliothèque et en avait conclu qu'elle avait découvert la carte ; il en allait de même quand elle s'était agenouillée au bord du labyrinthe.— On a pensé que je cherchais un passage secret, murmura-t-elle.Elle arrangea à nouveau les oreillers et s'abandonna contre les fraîches taies de lin blanc.Les voix de Thomasina et de Wulf qui chantaient montaient du jardin.Kathryn ferma les yeux et tenta de revoir tous les détails de son enquête.Mawsby gisant dans le cabinet de travail, les gouttes de vin dans l'herbe.Le masque vert appartenait-il à Veronica ?Que pouvait avoir vu une jeune femme, logée sur le devant de la maison, de si compromettant que cela lui avait coûté la vie ? Veronica cherchait son médaillon.Kathryn poussa un petit cri et s'assit.— Veronica est sortie de la cuisine ! s'exclama-t-elle.Ayant cru qu'Amelia lui avait volé son médaillon, elle n'est pas montée dans sa chambre mais dans celle d'Amelia, qui donne sur le labyrinthe.Le choc de cette conclusion lui coupa le souffle.— Elle a sans aucun doute aperçu quelqu'un.Elle tourna et retourna cette idée dans son esprit.Une histoire que lui avait narrée un homme du shérif lui revint à la mémoire : les fantômes des victimes de meurtre hantaient souvent ceux qui poursuivaient l'assassin [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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