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.— Tu crois que la tempête affectera le Continent ?— Non, c’est quand même à huit mille kilomètres.Elle se dissipera au-dessus de l’océan, comme d’habitude.Nos tempêtes atteignent le Continent lorsqu’elles se forment dans le Dos, mais pas si loin dans le sud.Ainsi, pensa Killashandra, elle se trouvait dans l’hémisphère austral d’Ophtéria, ce qui expliquait le changement de saison.Et expliquait aussi pourquoi ces conspirateurs se sentaient à l’abri des interventions et recherches du Continent.Même avec leurs véhicules à réaction primitifs, on pouvait traverser d’énormes distances en un temps relativement court.Puis elle se dit que si Nahia, Hauness et les autres avaient pu venir jusque-là, les Anciens le pouvaient aussi, surtout s’ils voulaient impliquer les îliens dans son enlèvement.Mais si, comme Lars le lui avait avoué, Torkes avait monté de toutes pièces cette attaque sur sa personne afin de vérifier son identité, et se servait maintenant de cette attaque pour accuser les îliens, n’était-il pas logique de supposer quelque incursion officielle dans l’île ? Ne serait-ce que pour donner du corps à leur fiction ?Killashandra ne parla pas de cette théorie, car elle l’avait échafaudée à partir d’informations entendues subrepticement.Elle trouverait bien le moyen d’avertir Lars : car elle avait l’intuition qu’un avertissement s’imposait.D’après ce qu’elle savait des Anciens, refaire demande à la Ligue Heptite serait une démarche embarrassante pour leur bureaucratie.À moins – et Killashandra sourit intérieurement – qu’ils ne prétendent que Killashandra Ree n’était pas arrivée comme prévu.Cela pouvait se faire sans bavure, vu que les Anciens étaient en situation de supprimer toute référence à la réception donnée en son honneur.Toutefois, Lanzecki saurait qu’elle était partie, et aussi qu’elle ne se serait pas soustraite à la responsabilité qu’elle avait acceptée.De plus, son arrivée avait été enregistrée par l’ordinateur, et les Anciens auraient du mal à supprimer ce genre de preuve.Sans parler de sa transaction au distributeur de crédits de l’Ange.Cela pouvait être très intéressant.Elle dut s’endormir sans s’en apercevoir, car le canapé était confortable, les activités de la journée épuisantes, et l’observation du temps soporifique.Ce fut le silence qui l’éveilla.Et de curieuses vibrations dans son corps, réaction de son symbiote aux brusques changements de temps.Un rapide coup d’œil sur l’écran lui apprit que l’œil du cyclone était présentement sur l’île de l’Ange.Elle se frictionna les bras et les jambes, certaine que les vibrations étaient perceptibles.Toutefois, Nahia dormait, coulée en boule sur le canapé ; Hauness, un bras passé sur ses épaules, dormait aussi, la tête renversée sur le dossier.Theach bidouillait toujours son terminal, mais Lars et Erutown avaient disparu.Entendant des pas et des voix dans l’escalier en spirale, elle alla vivement s’enfermer dans les toilettes.Elle reconnut le rire caractéristique de Lars, la voix de basse de son père, et un grognement qui devait émaner d’Erutown, plus d’autres voix qu’elle ne connaissait pas.Jusqu’à ce que l’œil soit passé et que son symbiote se soit calmé, elle ne voulait voir personne, et surtout pas Lars.— Carigana ? cria Lars.Puis elle l’entendit s’approcher des toilettes et frapper à la porte.— Carigana ? Pourrais-tu refaire quelques excellents sandwichs pour des veilleurs affamés ?En temps ordinaire, cette demande aurait provoqué une réponse cinglante mais, pour le moment, elle résolvait son problème immédiat.— Une minute.Elle s’aspergea le visage, lissa ses cheveux en arrière, et considéra sa guirlande fleurie.Curieusement, les fleurs n’étaient pas fanées, leurs pétales meurtris, encore frais.Elle les déplia avec soin, les remettant dans leur position originelle, leur parfum lui embaumant les doigts.Quand elle ouvrit la porte, Nahia et Hauness se dirigeaient vers l’unité-traiteur.— Ils vont encore discuter météo, dit Nahia en souriant.On va t’aider.Effectivement, les autres ne parlèrent que météo, mais avec d’autres îles sur leurs unités-comm, s’informant des blessés et des dégâts, déterminant quels approvisionnements seraient nécessaires, et quelles îles seraient le plus à même de les fournir.Les trois cuisiniers servirent de la soupe, un ragoût indifférent, et des biscuits protéinés.En compagnie de Nahia et Hauness, cette tâche avait été plus agréable que Killashandra ne l’aurait cru.C’était la première fois qu’elle rencontrait des gens comme eux, et elle se doutait bien que c’était aussi la dernière.L’œil ne leur procura qu’un court répit, puis la tempête se remit à souffler avec une violence encore plus terrifiante.Bien que ce ne fût qu’un zéphyr comparée à celles de Ballybran, Killashandra s’avoua que c’était quand même une tempête respectable, et se rendormit jusqu’à la fin.On lui toucha légèrement le bras, ce qui la réveilla ; le contact se répéta, suivi d’une légère pression sur l’épaule, et elle ouvrit les yeux sur le visage perplexe de Nahia.Killashandra lui adressa un sourire rassurant, s’efforçant de prendre à la légère les résonances vibrant encore dans ses veines.Comme Lars était encore endormi contre elle, elle s’écarta doucement et s’assit, prenant la tasse fumante que Nahia lui tendait en la remerciant à voix basse.Killashandra se demanda comment il avait pu dormir malgré les bourdonnements de son corps.D’autres veilleurs dormaient partout dans la salle.Dehors, il pleuvait dru et le vent agitait les frondaisons de la forêt tropicale, mais le plus dur était passé.— Nous avions ordre de réveiller tout le monde dès que le vent tomberait à force cinq, dit Nahia, lui tendant une autre tasse pour Lars.— Il y a beaucoup de dégâts ? Beaucoup de blessés ?— Pas mal.Ce cyclone était précoce, et a pris plusieurs communautés au dépourvu.Olav nous prépare un emploi du temps d’urgence.— Nous ? dit Killashandra, étonnée.Vous n’allez pourtant pas risquer d’être vue et identifiée ?— Ce sont les miens, Carigana.C’est dans les îles que je serai le plus en sécurité.Sereinement confiante, la beauté retourna vers l’unité-traiteur.Lars s’était réveillé pendant cette brève conversation, sans changer de position.Ses yeux si bleus l’observaient avec attention, sans rien révéler de ses pensées.Sa main lui caressa nonchalamment la jambe, puis ses lèvres s’incurvèrent lentement en un sourire.Les pensées qui s’agitaient derrière ces yeux perçants, il ne les partagea pas avec elle.Puis il toucha la guirlande qu’elle portait encore, dépliant soigneusement un pétale meurtri.— Me serviras-tu de matelot ? Nous ne serons pas souvent seuls dans ce voyage vers le sud.Tanny, Theach et Erutown viendront avec nous, et nous déposerons des fournitures ici et là…— Bien sûr que je viendrai, dit Killashandra avec empressement.Elle n’aurait pas voulu manquer ce voyage pour un empire [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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